mercredi 18 juin 2008

La peur est-elle une motivation ???

La semaine dernière j' ai démarché une entreprise afin de de parler de "management social". Le dirigeant a tout de suite eu une réaction de rejet. "Vous savez chez nous les gens viennent pour bosser et je ne suis pas ici pour jouer les assistantes sociales ". J' ai essayé d'expliquer à ce Monsieur qu'une stratégie d'entreprise aussi bonne soit elle peut être annihilé si les salariés n'adhèrent pas d'une façon naturelle et sincère à cette stratégie, et que le capital humain de son entreprise peut être un formidable moteur s'il se sent impliqué dans cette stratégie. Tout le monde connait l'histoire de l'âne de Martin qui bien que disant oui de la tête refusait obstinément d'avancer. Là il me répondit "que de toute façon ses salariés n'avaient le choix et que s'ils ne bossaient pas correctement, ils savaient très bien qu'ils risquaient de perdre leur emploi."

Peut-on véritablement motiver les salariés par la peur ???

Si cette stratégie peut éventuellement marcher à court terme, il ne me semble pas qu'elle soit efficace à long terme.

On entend encore trop souvent des personnes dire qu'elles vont au boulot à reculons sans s'impliquer dans la vie de l'entreprise. Déstabilisés dans leur travail, leur savoir-faire remis en cause, ils n' existent plus aux yeux des autres, alors comme l'âne de Martin ils disent oui mais marchent à reculons trouvant un réel bénéfice de ne pas avancer.

La pression que l'on se met en interne et toujours plus forte que la pression externe. Alors on se persuade que quoiqu'il arrive la faute viendra de l'extérieur et que dans notre fond intérieur nous savions bien que ça ne marcherait pas, mais comme on ne nous écoute pas, on ne voit pas vraiment pourquoi nous serions des éléments moteurs, et notre victoire en secret sera plutôt d'être des freins, mais discrètement.

Je me souviens lorsque j'étais plus jeune je jouais au rugby et je ne jouais jamais aussi bien que lorsque l' entraineur me motivait en mettant en avant mes qualités, que l'équipe comptait sur moi, et que ce qui était important c'était de prendre du plaisir. Je ne pense pas que s'il m'avait menacé de rester sur le banc en cas de mauvais match m'aurait vraiment motivé à donner le meilleur de moi même.

L'efficacité des équipes doit bien sûr passer par des plans, des règles, et des procédures, mais nous devons surtout avoir l'adhésion de l' équipe, si ce projet devient son projet alors il n'y a pas de raison qu'elle le saborde.

Donc associons l'individuel et le collectif pour faire avancer nos entreprises. Comme mon entraineur de rugby l'avait compris, pour faire une équipe efficace, il faut bien sur un bon collectif avec une stratégie de jeu établi en fonction des forces et des faiblesses des individus qui composent l'équipe et ce n'est pas en dévalorisant l'individu que nous renforçons l'équipe.